Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours. Ce vieil adage n’a pas perdu de son sens à l’heure où les entreprises s’emparent de la « data design » comme un incontournable digital de leur communication. Un art délicat que Natacha Sellier, directrice artistique, manie avec brio dans l’univers des agences créatives parisiennes. Interview de celle qui transforme d’un coup de stylet magique des données brutes en infographie.
Okédito : Pourquoi l’infographie est devenu un format star du content marketing ?
Natacha Sellier : Cela va faire deux ans que je travaille sur des infographies. Elles sont apparues dans le paysage graphique en format long très adapté aux contraintes de lecture sur le web. Petit à petit l’utilisation du « scroll » ou du « swipe » sur les tablettes et smartphones a renforcé la place du data design. Ce format a même migré sur les supports plus traditionnels – comme le print avec des magazines ou des plaquettes – et s’adapte également aux supports actuels comme les réseaux sociaux avec des capsules illustratives. D’ailleurs, une infographie réussie est particulièrement appréciée sur les réseaux. Elle est largement partagée et commentée et elle attire des « followers ». C’est aussi parce qu’elle génère cette « influence » qu’elle est très en vogue.
Quels sont les codes incontournables d’une bonne infographie ?
Avec le digital, la lecture du contenu doit être plus rapide, plus concise. Pour le print, la tendance est à la réduction des coûts, des formats et des contenus mais sans écorner le message. Sur la forme, le courant actuel est au « flat design », il incarne une forme de nouveauté et de modernité même si cela évolue en permanence. Enfin, la différenciation se fait en fonction de l’inspiration du graphiste. C’est la part artistique de chacun qui permettra d’avoir une création unique et non pas un clone.
Comment gérez-vous la relation client ?
J’ai la chance d’avoir des clients qui me font confiance et qui n’ont pas de visions ou de références pré-formatées. Ma marge de manœuvre est donc plus grande. Seul impératif, bien respecter les étapes de fabrication. Pour une infographie, c’est essentiel que les données chiffrées soient bien scénarisées et « éditorialisées » pour raconter une histoire lisible en un coup d’œil. Si le contenu est trop dense ça perd de son impact alors dans ce cas je vous recommande de travailler avec Okédito, ça se passe très bien (rires).
Comment construisez-vous votre infographie ?
Il me faut un minimum d’éléments sur la marque comme un logo, ou les couleurs dominantes. Une charte graphique et un « brand-book » de qualité sont un plus. En fonction de ces éléments, je vais proposer aux clients plusieurs styles de traités graphiques afin de trouver le bon. A cette étape, j’arrive toujours à conseiller le client même si je vois qu’il part dans une mauvaise direction. En résumé, c’est à moi de créer l’effet « wahouu » en partant d’une page Word.
Les 4 ingrédients de Natacha pour une infographie réussie
1. Scénariser les contenus, il faut raconter une histoire !
2. Editorialiser les chiffres, faire ressortir les plus percutants avec des textes bien écrits.
3. Structurer l’infographie en étapes, sujets ou en points clés.
4. Repenser chaque nouvelle mise en forme pour rester moderne et créatif.
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